Colonel Julian Silver | fiche de présentation

Julian Silver est natif d’un petit village fermier de rien du tout, perdu dans le nord du Massachusetts, bordé de près par le Vermont. Sa mère est la dernière en date d’une longue génération de fermiers. Julian a grandi sur une ferme, laquelle était d’abord propriété de son grand-père maternel, puis est devenu celle de sa mère. Il a vu ses deux parents travailler d’arrache-pied sur la ferme toute sa vie, mais aussi être en général plutôt heureux, bien que les soucis financiers aient été et soient encore fréquents. Il est difficile d’avoir une petite ferme familiale de nos jours et les Silver ne font pas exception. Il a lui-même passé son enfance et son adolescence à travailler sur cette ferme. D’abord des petits boulots. Nourrir les animaux. Aller chercher les œufs au poulailler. Nettoyer les outils ouvriers. Puis, adolescent, il se souvient surtout du dur labeur. Retirer les pierres des champs après le premier labourage. Ferrer les chevaux. Nettoyer les enclos. Il n’y a pratiquement rien à quoi Julian n’a pas touché.

Ça en a fait un jeune homme aux capacités physiques plus élevées que les autres adolescents de son âge. Un mode de vie que pourtant presque tout le monde connaissait à une époque. Le meilleur souvenir de son enfance qu’a Julian, c’est regarder les matchs des Bruins de Boston à la télévision, dans le sous-sol, avec son père. Peut-être que ça nourri un rêve inavoué que plusieurs petits garçons ont. Alors lorsqu’adolescent, on le repêche pour l’équipe de hockey de son école secondaire, Julian est aux anges. Ce n’est pas un joueur rapide, sa carcasse imposante l’empêchant d’atteindre les mêmes pointes de vitesse de ses coéquipiers. C’est toutefois un joueur féroce, qui ne lésine jamais sur les mises en échec. Le manque de compassion qu’il a envers ses adversaires est un point plutôt positif pour son entraîneur. Il fait le ménage pendant que les pointeurs s’en donnent à cœur joie devant la cage du gardien adverse.

Fermier. Joueur de hockey. Pourtant, ce n’est aucune de ces deux voies qu’emprunte Julian. Pour le moment, du moins. La ferme restera toujours son plan de retraite. Le hockey ? Il y est bon. Assez pour atteindre la ligue junior, voire même lorgner sur la très prisée LHJMQ, au Canada… Mais dépasser ce stade ? Probablement jamais, puisque la ligue nationale et même la ligue américaine ne cherchent plus des joueurs comme lui depuis longtemps. Ce n’est pas un deuil. Dans le fond, Julian n’y a jamais vraiment cru. Toutefois, son grand-père paternel et ses récits de guerre, eux, font le travail. Julian adore tirer avec une arme à feu, dans un environnement sûrement moins contrôlé qu’il ne l’aurait fallu. Mais son grand-père est un excellent professeur en la matière et la fierté qu’il voit dans les yeux du vieil homme flattent un égo déjà grandissant. Toutefois, ses parents lui demandent quelques années de plus. Pas pour la ferme… mais pour l’Université. Ils sont tous les deux partisans d’une solide éducation. Julian leur fait donc plaisir.

Fier d’une bourse universitaire sportive qui permet à ses parents de souffler un peu, Julian fait ses valises en direction de Boston, la capitale du Massachusetts. Il revient à chaque fin de semaine, à chaque congé et à chaque été pour aider sur la ferme. Entretemps, il se fait un nom dans l’équipe de hockey masculine de l’Université de Boston et réussi de peine et de misère à réussir ses cours pour obtenir, en bout de ligne, un diplôme de la Questrom School of Business qui pourra toujours lui aider à mieux gérer la ferme en tant qu’entreprise. Mais chaque chose en son temps… parce qu’il n’a pas le temps de poser ses valises que Julian part à nouveau, cette fois en direction de ce qu’il souhaite vraiment faire. Il intègre donc les United States Armed Forces à l’âge de 21 ans. L’âge de raison, à ce qu’on dit. Julian, lui, découvre enfin la vie sans les cours ennuyants, les travaux interminables et les examens réducteurs… et il adore ça.

La vie dans l’armée est dure pour une recrue. Mais il est à la hauteur en tout point pour la première fois de sa vie. On ne lui cherche pas noises très longtemps. Toutefois, il apprend un peu à ses dépends la signification de « respect de l’autorité ». La hiérarchie et lui ne font pas bon ménage la première année… L’unité non plus et s’il prend des punitions qui affectent aussi ses compagnons parfois, Julian ne cille pas. Jusqu’à ce qu’il s’ouvre un peu plus aux bonnes valeurs de l’armée américaine. Cette année de transition passée, Silver devient un passionné de ce qu’il fait. Il apprend. Il se trouve même des qualités insoupçonnées. On l’écoute et il devient un bon leader qui n’a pas peur de se salir lui-même les mains. Déléguer ? Oui, mais jamais trop. S’il a des travers, ils ne se trouvent pas là. Il se prend d’amour pour la tactique et la stratégie, toutes deux d’une importance capitale. Et il fait la guerre. Celle « de tous les jours » qu’on sous-estime trop souvent dans des pays qui, pour certains, n’ont rien demandé mais ont très mauvaise presse aux États-Unis.

Il n’est pas faux d’assumer que son appartenance à l’armée et ces guerres livrées dans des pays déjà méprisés par son pays ont renforcé le racisme ordinaire dans lequel la plupart des petites bourgades de moins de 1000 habitants se complaisent facilement, l’ignorance aidant. Mais alors qu’il apprend, Julian apprend mal. Il apprend les travers qu’on prête aux gens qui ne sont pas de chez lui. Il passe de raciste ordinaire à raciste un peu trop bien assumé… Un travers qu’on sent beaucoup moins de nos jours, puisqu’il s’est redirigé vers les races extraterrestres plutôt. Mais un racisme malgré tout présent qui ressort parfois dans ses moments les moins glorieux. Et Julian n’a pas la finesse de remarquer ses propres torts, pour le moment. En homme qui connaît la guerre, il croit avoir une marge d’avance sur le petit peuple, sans réaliser qu’il y appartient encore. Du moins à ce moment… parce que doucement, Silver commence à grimper les échelons et devient autre chose qu’un simple soldat. Et il adore ça.

Il a 26 ans lorsqu’il découvre que les guerres de territoire et de ressources terrestres ne sont rien comparé à ce qui se passe au-dessus de nos têtes… Anubis marche sur la Terre et le vrai défi de l’armée américaine commence tout juste. Quant bien même Julian le voudrait, il ne peut nier l’évidence : ils ne sont pas seuls et ils ne sont peut-être ni les plus belliqueux, ni les plus avancés… Dur pour l’estime de ce fier Américain qui croit qu’aucune autre nation ne peut supplanter la sienne. Mais c’est aussi une raison de plus de foncer dans cette guerre avec non seulement toute la force qu’il possède, mais aussi toute sa détermination, son leadership et ses talents de tacticien. Son rôle en Antarctique est important et son nom est désormais connu. Qui eût cru que le petit soldat qui grimpait trop lentement les échelons deviendrait quelqu’un après avoir repoussé des envahisseurs de l’espace ? Pas lui, en tout cas… Mais il ne s’en plaint pas.

Sont nés de cette prise de conscience de ce qui les entoure réellement une sainte horreur des goa’uld et des cauchemars récurrents dont il s’abstient de parler. Ainsi qu’une passion pour la technologie extraterrestre. Non pas pour la comprendre dans ses moindres fonctionnements. Ça, c’est pour les grosses têtes. Mais pour l’utiliser à son avantage, notamment les armes et armures. C’est ce qui le rapproche d’une de ces grosses têtes. Un scientifique de plusieurs années son cadet. Un petit Français qu’on a déniché en train de faire des bêtises et qui est finalement devenu un des scientifiques travaillant sur la technologie alien. Leurs longues discussions d’abord uniquement à propos du travail deviennent rapidement plus intimes. Mais les longues absences de Julian, qui a intégré le projet porte des étoiles, se font sentir. Puis un jour, quand il rentre, le petit Français n’est plus là. Son corps a été rapatrié dans son pays natal, après une attaque perfide d’un goa’uld sous couverture. Il n’était pas la cible, mais plutôt au mauvais endroit au mauvais moment. Personne n’en parle. L’attention publique est sur le sénateur Kinsley et la potentielle guerre avec la Russie.

Dès lors, difficile d’être plus absorbé par son travail que Julian Silver. Il est colonel lorsque le leadership du projet Aurora lui est confiée. Une tâche qu’il acceptera avec plaisir officieusement, mais qu’il n’aura jamais l’opportunité d’officialiser puisque le poste lui passe sous le nez pour une raison qu’on ne lui donnera jamais pour aller à un autre membre des forces armées. L’insulte de cet événement n’est toujours pas digérée, même après six longs mois passés sur cette planète qu’il ne peut plus voir en peinture ! S’il n’est pas idiot au point d’agir comme un chien enragé, Silver nourrit toutefois une rancune qui se concentre toute entière sur le général Kane. Il peut être plus perfide qu’un simple clébard entêté pour avoir ce qu’il veut. Alors Silver surveille le bon moment. Son moment. Pour l’heure, mieux vaut renforcer leur position sur Arhéna. Il sait que l’union fait la force. Mais il sait aussi qu’il peut très bien remplacer Kane au pied levé alors mieux vaut que l’homme ne lui donne pas une bonne raison de le faire.