C'est pas deux ou trois vis qui vont nous sauver Général. [PV Arthur]

Hana travaillait en automatique, elle était comme un robot, elle travaillait bien cependant son absence d’émotion la rendait terriblement efficace et impartiale. Elle faisait un peu peur à ses collègues, peur parce qu’elle était trop parfaite, trop calme, elle ne parlait pas beaucoup habituellement, mais même son ton cinglant les rares fois ou elle parlait elle l’avait perdu. Elle était calme, douce, patiente, accommodante, elle travaillait ses s’arrêter, elle ressemblait à un robot. Ses collègues ne la reconnaissaient pas, mais ils ne pouvaient pas se plaindre de son comportement, il était irréprochable, ils pouvaient juste s’inquiéter silencieusement pour elle.
Hana avait toujours été une bosseuse, dès qu’elle était arrivé elle avait posé ses yeux curieux sur tout ce qui l’entourait, dans le strict respect des protocoles et aves les ingénieurs elle avait examiné progressivement chaque nouvelle machine qui se présentait sous ses yeux bruns. Ce matin cependant elle travaillait sur un bon vieux jumper abîmé par une vadrouille un peu maladroite d’un jeune officier. Même si le visage de l’eurasienne restait de marbre elle n’aimait plus travailler sur ses machines qui lui rappelait Daniel à chaque instant. Ses yeux bleus, son sourire angéliquement parfait, ses mains immenses et ses petites ridules de joie lorsqu’il la fixait.
Elle aurait préféré travailler sur n’importe quel autre machine de l’univers que sur ses damnés vaisseaux, mais son métier était de réparer, d’obéir comme la militaire qu’elle avait longtemps été et qu’elle était encore dans son cœur malgré sa suspension provisoire. Pourquoi ils avaient fait ça, c’était mieux pour elle de bosser, de partir à l’aventure, que de rester ici ou rien ne la distrayait assez fort de son deuil. Ils avaient peur qu’elle se suicide avec son arme de service probablement, mais elle était catholique et le suicide était un péché alors elle ne le ferait pas. Elle travaillait pour oublier, elle en oubliait même parfois de ses nourrir, mais ses collègues avec gentillesse le lui rappelaient quand ce n’était pas sa fille, alors elle n’avait pas trop maigri. Elle sentit une présence et se retourna, ses yeux onyx se posèrent avec un calme sibyllin sur son général.

- Général Kane, elle fit le salut militaire avant de se rappeler qu’elle n’y était plus obligée, qu’est-ce qui vous amène dans mon antre ? Est-ce que tout va bien ? finit-elle par ajouter en levant un sourcil inquiète.

La vie sur la base n'est pas toujours simple. Le fait que nous ne puissions pas voir la lumière du jour autant que nous le voudrions est parfois difficile à supporter. Bien entendue notre base a tout ce qui lui faut pour notre confort. Une salle de sport, une grande serre de culture, des quartiers confortable et même un coin cinéma où on passe très souvent de bons films, mais les gens ont besoin d'air frais. Les autochtones de cette planète ne nous sont pas hostiles, mais on ne peut pas dire qu'ils soient tous ravie de nous voir sur leur terre... Créer un camp protégé à l'extérieur serait peut-être une solution pour permettre à tous de pouvoir régulièrement respirer l'air frais et revoir le soleil. C'est une idée qu'il nous faudra creuser. Mais avant les réparations de notre base doivent continuer.

Nous avons encore de nombreux endroits que nous sommes incapable d'atteindre et dieu seul sait ce que les anciens ont abandonné derrière eux dans ses couloirs. C'est pour cela que j'ai décidé d'aller voir Hana Breckman. La chef mécanicienne que je connais depuis longtemps grace à mon vieil ami Daniel, semble avoir besoin de se changer les idées et quoi de mieux qu'une excursion à travers la base pour se changer les idées ?

Arrivée à son atelier, Hana sentit ma présence. Elle se retourne et pose sur moi un regard calme. La salue militaire me sert d'accueil, avant qu'elle ne se ravise semblant se souvenir qu'elle n'est plus dans le corps de l'armée depuis des mois déjà. "S'il te plait quand on est que nous deux tu peux m'appeler Arthur. Je te connais depuis longtemps et je pense qu'on peut dire que nous sommes amis." Puis je lui souris avant de continuer "Je pense qu'il est temps de partir à la découverte de cette base. Un nouveau couloir a été déblayé et de nouvelles salles sont à explorer. J'ai réunis une petite équipe pour y aller. Tu te joins à nous ?"

Hana était trop tendue elle le savait bien, mais que pouvait-elle y faire. Comment faire le deuil de l’homme de sa vie ? Elle avait du faire le deuil de tant de personne déjà, c’était trop, c’était juste trop. Il ne devait pas mourir, comme son frère, ce n’était pas son heure, son père aussi était parti encore plus tôt, pourquoi tous le monde mourait si jeune autour d’elle, parfois elle se demandait si elle était maudite. Elle tenta de sourire à Arthur.

- Arthur, désolée, l’habitude et oui nous sommes amis moi aussi je te vois ainsi, même si je ne parle pas beaucoup.

C’est vrai qu’ils se connaissaient depuis longtemps, elle le connaissait presque depuis aussi longtemps que Daniel, c’était l’un des meilleurs amis de Daniel et il lui avait vite présenté Arthur. 17 ans donc qu’ils se côtoyaient au départ elle ne savait pas tout, puis elle avait appris. Il y avait au aussi ce drame, cette longue disparition, mais lui était revenu. Parfois elle avait aussi envie d’y croire, mais une petite voix qui se trompait lui disait que c’était fichu.

- Un nouveau couloir, pourquoi pas en effet.

Bien sûre que cela la titillait, malgré le deuil elle n’avait pas perdu sa curiosité, elle restait une exploratrice, c’était leur rêve à tous les deux et elle se devait de le sauvegarder. Elle rangea tranquillement un minimum les outils qu’elle avait utilisés, Hana était une personne organisée et un brin maniaque, elle n’aimait absolument pas le désordre et cela depuis presque toujours. Elle fit ça rapidement et quand elle eut fini elle se tourna vers son ami.

- C’est bon je te suis. Elle joignit le geste à la parole et commença à le suivre. Daniel est…

Déjà sur place. Non il n’y était pas, elle se mordit sa lèvre inférieure confuse et chercha rapidement de quoi changer de sujet de conversation et elle ne trouva rien de mieux que cela :

- Ta fille va bien ?

Bon sang ce qu’elle était mauvaise pour les banalités, heureusement pour elle ils risquaient d’arriver sur les lieux avant qu’elle ne puisse encore plus se ridiculiser.

Je comprends qu'Hana ne soit pas dans son état normal, il faut dire que perdre Daniel fut un énorme choc pour nous tous et surtout pour elle et Othilia. Déjà sur terre la situation aurait été intenable, mais ici, presque à huis clos dans cette base tout doit tourner en boucle dans sa tête. Je me rappel encore quand je suis rentré sur terre et que l'on m'a annoncé la mort de Sara. Ce n'est pas les mêmes circonstance, mais c'est de la même peine qu'il s'agit. Une tentative de sourire se fait voir sur son visage, mais rien ne viens... Hana semble néanmoins curieuse de notre nouvelle découverte et elle se joindra à mon équipe et moi même pour la fouille de ce nouveau couloir. Je suis heureux qu'elle accepte de sortir un peu de son atelier. Ca lui fera le plus grand bien de se concentrer sur autre chose que ruminer sa peine.

Nous partons donc une fois qu'elle est prête. La peine s'empare de moi lorsque je l'entends presque demander si Daniel se joindra à nous. Je préfère ne pas relever, cela la chagrine déjà assez... Hana préfère elle aussi passer à autre chose en parlant de ma fille. "Elle va bien. Enfin aussi bien qu'elle le peut. Je crois qu'elle m'en veut encore pour lui avoir menti et surtout de mon absence auprès d'elle durant mes cinq années sous le joug de Taranis. J'ai parfois envie de la secouer et lui faire comprendre que je n'ai pas choisi d'être l'hôte d'un goa'uld. Que cela m'a été imposé. Mais je ne le fais pas. Je me montre patient et j'espère que sa peine et sa colère s'atténueront avec le temps." Oui je l'espère. Même si cela va légèrement mieux depuis quelques temps, je sens quand même ce fossé entre nous deux. Le pont se construit doucement, mais ça prendra encore du temps je le sais.

Nous voilà arrivée à l'entrée du nouveau couloir. Mon équipe nous attend. Dés mon arrivée on me salue et je fais de même, puis nous, nous mettons en marche. "Il est immense. Il s'étend si loin devant nos yeux que j'ai l'impression qu'il est infini." Nous avançons et soudainement, le couloir se sépare en deux partie. "On va se séparer. Tyler et Baker vous allez ensemble dans la bifurcation de droite et Hana tu viens avec moi à gauche. Gardez vos radios allumer. Si vous trouvez des choses intéressantes, contacter nous et surtout restez ensemble !" Puis Hana et moi filons de notre coté et Tyler et Baker du leur.

Les enfants, sujet principal des adultes ininspirés ne voulant pas parler d’eux-mêmes. Il était parfois plus simple de vivre à travers ses parts de nous-même, mais Hana n’était pas comme ça, elle ne l’avait jamais été. Elle aimait sa fille, mais elle ne s’était pas sacrifiée pour elle et là encore elle se laissait aller à son spleen abandonnant presque son adolescente. Elle était une bien mauvaise mère, ainsi elle ne pouvait pas juger du passé d’Arthur Kane et objectivement ce dernier avait en plus raison, ce qu’il lui était arrivé, il n’y pouvait rien, c’étaient les aléas du métier qu’il avait choisi.

- Non, en effet tu n’y pouvais rien, ta fille est intelligente, elle finira par le comprendre, c’est une adolescente elle vit tout plus intensément c’est comme ça, tu n’y peux rien.

Sa fille avait extraordinairement bien réagi, mais elle ne l’avait jamais abandonné aussi longtemps, sa situation n’était pas comparable à celle de la fille d’Arthur. Elle lui tapota gentiment l’épaule, elle ne savait pas quoi dire de plus, elle était vraiment plus à l’aise avec les machines que ses semblables, Daniel avait toujours été une exception. Hana devait vraiment faire des efforts, il allait falloir qu’elle parle à autre chose que ses pensées sinon elle allait virer folle. Arthur était probablement l’humain qu’elle respectait le plus sur cette base, ils se connaissaient depuis longtemps, il avait un tempérament calme et n’était pas trop excentrique elle pouvait peut-être s’entrainer avec lui. Mais voilà ils étaient arrivés et cela la sauva momentanément de prendre son courage à deux mains pour sortir de sa léthargie sociale. Arthur reprit son rôle de général, mais très vite le couloir bifurqua et le duo se retrouva de nouveau ensemble à avancer vers l’inconnu. Elle se mordilla un instant les ongles avant de se lancer.

- Je peux te poser une question… Tu peux parfaitement m’envoyer balader. Comment as-tu fait pour avancer après la mort de ta femme ? Daniel est la seule personne dont je sois tombée amoureuse et ça me semblait si évident qu’il était fait pour moi, je n’ai jamais vu que lui, j’ai juré de l’aimer pour l’éternité car je détestais cette phrase jusqu’à la mort nous sépare, enfin tu le sais tu étais là…

Arthur avait bien sûre fait partie des invités de son mariage. Quelques larmes glissèrent sur ses joues qu’elle essuya immédiatement. Si elle ne parlait pas de Daniel, c’était qu’elle était incapable de le faire sans se mettre à pleurer.

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