Hana Breckman, mécanicienne en deuil.

Chronologie rapide.:

Hana Breckman est née Hana Ishida à NYC dans un hôpital du Bronx. Son père Takashi Ishida était le co-propriétaire d’un petit donjon avec des amis où il donnait des cours de ju-jitsu, sa mère Nora était serveuse dans un fast-food. Hana avait un grand frère Hiro qui avait déjà 8 ans ses parents l’avaient eu très jeune à 18 ans après leur mariage. Ils étaient de fervent chrétien, sa mère était catholique, son père était protestant, ça causait quelques tensions, mais Dieu était là au final, la petite Hana fut rapidement baptisée. La famille n’était pas très riche, mais pas miséreuse non plus. Ils étaient heureux en apparence, Hana était petite pour comprendre que l’entente de ses parents étaient en réalité fragile.
Hana était adorée par son père et son frère. Malgré la différence d’âge son frère la prenait sur son vélo l’emmenait à Central Park et lui faisait admirer les étoiles avec la lunette que lui avait offert leur père en économisant une éternité pour ça. Il voulait devenir astronaute, il lui expliquait tout avec passion même si Hana 3 ans en comprenait à peine le quart aussi brillante qu’elle fut. Elle était intelligente plus qu’une enfant de son âge aurait dû l’être, mais ce n’est que quelques années plus tard qu’on la qualifia de super intelligente, pas surdouée géniale, juste assez intelligente pour sauter une classe car elle savait déjà lire et écrire de toute façon. A 4 ans elle débuta le ju-jitsu dans le donjon de son père, c’était la plus jeune élève, mais elle était plus sérieuse que les autres alors elle s’appliqua. Son frère l’amena vite à la bibliothèque avec lui et il lui apprit à lire et à écrire car il était tellement fier d’elle. Il était très intelligent aussi, il voulait être astronaute et très vite Hana voulut être celle qui lui construirait sa fusée, malgré leur 8 ans d’écart ils devinrent vite très proche.
A 6 ans elle sauta donc une classe, elle savait lire et écrire ça ne servait à rien de faire sa première année. Elle aurait pu se sentir mal à l’aise et intimidée, il n’en fut rien, elle était assez aimée pour se sentir bien dans sa peau et grande pour ne pas faire tâche. La plupart des élèves ne savait même pas qu’elle était plus jeune, ils pensaient juste qu’elle venait d’emménager dans le coin. Elle ne se fit pas plein d’amis, mais elle s’en fit, les plus intelligents, il y’avait dans le tas un rigolo si bavard qu’elle se sentait bien avec lui parce qu’elle n’avait pas à de forcer à parler.

Franchement sa vie n’était pas si mal, ses parents étaient très loin d’être riche, mais elle ne mourrait pas de faim, elle n’avait pas les dernière fringues ou la dernière console à la mode, mais elle s’en fichait. Hana était un rat de bibliothèque et empruntait plusieurs livres par semaine à la bibliothèque municipale, essentiellement des livres sur les étoiles passion qu’elle partageait avec Hiro son frère qui était son meilleur ami malgré leur grande différence d’âge. Ils se projetaient dans l’avenir parlait plan étude et future carrière, ils voulaient aller dans l’espace ensemble, ils étaient des doux rêveurs. Sa vie bascula alors qu’elle avait 9 ans, son frère mourut sous les balles d’une guerre de gang. Il n’était pas membre juste une victime collatérale du quartier un peu craignos où la famille devait vivre, ils n’avaient pas les moyens de s’offrir plus. Ils n’étaient pas pauvres à en crever la salle ou à être endetté jusqu’au cou, mais il manquait parfois de certaine chose quand même et son père payait encore la part de son donjon. C’était un investissement pour leur avenir à elle et son frère, ce n’était qu’une question d’années et une fois que se serait à lui comme professeur d’art martiaux de son propre donjon il gagnerait assez pour pouvoir déménager et payer leurs études au besoin. Son père était ambitieux pour eux.

Quand son frère mourut, son monde s’effondra, son Hana était une gamine souriante, elle perdit le sourire, elle perdit peu à peu ses amis, elle s’isola et se plongea encore plus dans le travail, ne se souciant plus que de ses résultats scolaires, elle réaliserait leur rêve des étoiles, c’était son hommage. Elle était tellement dans sa bulle qu’elle ne vit pas la situation entre ses parents inexorablement se dégrader et quand sa mère claqua la porte pour partir avec un blanc blond friqué aux belles dents, pas une larme ne coula de ses yeux noirs. Elle ne s’était jamais vraiment sentie proche de la seule autre femme de la famille de toute façon. Sa mère n’avait jamais été une mère, comme son père avait été un père, elle n’avait jamais eu la fibre maternelle, elle sortait souvent avec ses amies et passait peu de temps avec eux.

A deux ils n’avaient plus assez d’argent pour leur appartement, son père et elle déménagèrent dans un lieu encore plus lugubre du Bronx, l’enterrement de son frère avait couté cher, ils ne pouvaient pas laisser Hiro sans pierre tombale. Dans le nouvel appartement il n’y avait qu’une chambre, c’était la sienne, son père dormait dans le salon dans un clic-clac, les voisins étaient bruyants et on sentait des odeurs d’herbe, son père était inquiet pour elle, il ne la laissait jamais sortir seule, il avait vendu leur voiture, mais il faisait en sorte de l’accompagner et de la chercher à l’école. Il avait encore sa part du dojo, finir de le payer était sa priorité après ça tout irait mieux pour eux. Hana parlait déjà espagnol, japonais et anglais, son oncle Javier lui proposa de venir l’aider à son garage, il avait pitié d’elle et honte de sa grande sœur, c’était ce qu’il y avait de plus simple pour améliorer son dossier surtout pour le diplôme qu’elle visait, ça plus le ju-jitsu et le club d’athlétisme elle espérait que cela serait assez pour une bourse. Hana était grande, sèche, musclée finement, elle avait les atouts pour avoir de bon résultat. Son frère et elle en avait beaucoup parlé avant sa mort, il l’avait prévenu et préparé, c’était ensemble qu’ils auraient dû y arriver, elle le ferait seule, elle prit rdv chez un conseiller d’orientation qui fut grandement étonné de voir une élève pénétrer son bureau, surtout aussi jeune. Elle ne pensait pas comme une enfant de 10 ans, son père inquiet l’amena faire de la pêche cela devint leur activité, c’était le seul moment ou elle arrêtait de penser à ses devoirs coupés du monde dans la nature. Le soir le duo cuisinait le poisson ensemble, c’était tout nouveau, c’était sa mère qui faisait ça avant, ils eurent beaucoup de repas raté, mais finirent par s’améliorer, leur relation devint encore plus forte et c’est son père qui devint son meilleur ami, bien qu’elle n’oubliât jamais son frère. Elle devint proche de son oncle aussi, il était jeune, il n’avait que 10 ans de plus qu’elle, il avait toujours été présent dans sa vie, mais maintenant que son neveu était mort et que sa sœur avait pris la poudre d’escampette, il s’impliquait dix fois plus. Il aidait son père à payer le dojo sans rien demander en retour, c’était juste un bon catholique, il avait le cœur sur la main. Il avait hérité du garage à la mort de son père malgré son jeune âge, vu que ses autres frères et sœurs s’en fichaient. Certain, la majorité avait mal tourné et n’était que de passage, multipliant les allers-retours en prison, c’était pourquoi il se sentait responsable d’Hana il ne voulait pas que sa nièce n’ait qu’une image négative des Sanchez.

Peu à peu Hana retrouva le sourire grâce à son père et son oncle, elle ne renoua jamais vraiment avec ses camarades, on la trouvait bizarre, mais ce n’était pas grave, elle avait changé d’école en déménageant et la plupart de ses camarades dans leur crise d’adolescence préférait foutre le bordel plutôt que de suivre les cours. Son école était une des pires de NYC, elle y allait avec ses écouteurs pour se couper du monde, elle était grande, son regard sombre était intimidant on ne l’emmerdait pas, un jour elle avait fait une prise à un caïd qui lui avait mis une main aux fesses, cela avait suffi à ce qu’à défaut qu’on la respecte on l’ignore la plupart du temps, parfois on se moquait d’elle, mais elle s’en fichait.

C’était un jour alors qu’elle avait 13 ans et qu’elle s’achetait des fringues en friperie qu’un model scout la remarqua et proposa de signer avec son agence Elite, elle accepta sa carte et décida de se renseigner. Hana n’avait jamais songé au mannequinat, elle ne se trouvait pas jolie, mais si elle pouvait gagner du fric et aider son oncle et son père et bien elle le ferait. Ni son oncle, ni son père ne s’y opposèrent ils avaient trop besoin d’argent. Les deux l’accompagnèrent à l’agence et ils signèrent tout ce qu’il y avait à signer. On la mesura, la pesa, on déclara qu’elle n’avait rien à perdre, que c’était parfait, ils mangeaient peu alors oui elle était déjà maigre comme un clou. Sans avoir un succès fou, elle eut quelques jobs, elle voulait donner tout l’argent à son père, mais ce dernier lui en laissait toujours un quart, qu’elle économisait peut-être pour pouvoir passer son permis un jour, c’était son projet, avec un permis elle pourrait bosser dans plus de chose.

Être mannequin n’était clairement pas que des paillettes on jugeait constamment son apparence, elle eut quelques mains tripoteuses dont elle ne parla jamais à personne et lorsqu’elle se retrouva la première fois en bikini elle se sentit mal à l’aise, mais l’argent était là alors elle accepta de poser lascivement malgré ses 15 ans en 2000 cela ne choquait pas encore, les gens ne pensaient pas à l’âge des mannequins sur leur magazines, ils les pensaient majeures et ne cherchait pas plus loin. Son père et son oncle étaient trop occupés pour l’accompagner aux moindres jobs et n’avait pas l’argent pour collectionner toutes les revues ou elle pouvait apparaitre, elle cacha ça c’était si simple. Elle était bien payée et certaine encore plus jeune posait topless, elle on ne voyait rien, elle refusait le topless, le nu, c’était sa limite. En revanche ses camarades de classe eux tombèrent sur cette revue de sport et la chambrèrent, les filles disaient qu’elle était trop moche pour être mannequin et les mecs commencèrent à lui faire du rentre-dedans, elle les ignora tous, se concentra sur son job, le garage, l’école, le ju-jitsu et l’athlétisme pour son dossier.

Quand quelques semaines plus tard elle apprit que son père eut un cancer, là cependant elle explosa, pourquoi la vie s’acharnait contre elle, elle ne comprenait pas. Le duo père et fille déménagèrent chez leur oncle au-dessus du garage dans un premier temps, c’était un loyer de moins à payer. Mais les factures médicales s’enchainèrent et son père du se résoudre à vendre sa part du donjon, aucune banque ne lui accordant de prêt vu sa situation, ce fut Javier son oncle qui emprunta pour eux. Malade il n’arrivait plus à faire du sport alors il trouva un travail de caissier payé une misère. Ils n’avaient pas de mutuelle, ils n’avaient jamais eu l’argent pour. Une fois de plus Hana trouva refuge dans le dur travail, elle enchainait l’école, le mannequinat, travaillait au garage, pratiquait ses sports, étudiait ses cours, ne s’accordait pas la moindre seconde de répit, ne dormait jamais plus de 4 ou 5 heures par nuit. Son père suppliait qu’elle se ménage, mais elle ne pouvait pas le perdre, elle avait déjà tout perdu. Son oncle lui aussi fit mille efforts sauf vendre le garage, il ne pouvait pas le faire, ils perdraient tout alors elle comprit. A 16 ans malgré le combat de son père il mourut, laissant son oncle plein de dette médicale et elle sans le moindre héritage à part quelques objets sentimentaux. Il ne lui restait plus que ses études l’espoir d’une bourse, son travail de mannequin et aider son oncle du mieux qu’elle pouvait pour remettre à flot le garage et rembourser sa dette, il avait dépensé tant pour son père avec qui il n’avait pourtant aucun lien de sang.

Il l’adopta, il n’avait que 26 ans, mais il l’adopta, pour Hana c’était un saint. Elle allait réaliser son rêve, devenir célèbre dans son domaine, inventer des choses, passer des contrats publicitaires et gagner de l’argent, beaucoup d’argent, elle mettrait son oncle, le dernier membre de sa famille (il y en avait d’autre, mais ils s’en fichaient d’elle) à l’abri de tout. Elle se mit à travailler comme une dingue école, mannequinat, garage, athlétisme et ju-jitsu, elle reprit les compétitions qu’elle avait laissé en suspens son dossier devait être parfait. Elle fonctionnait en automatique, les autres être humains à part à ceux à qui elle devait rendre des comptes n’existaient plus pour elle et peu à peu ils l’oublièrent aussi la trouvant effrayante, elle avait maigri ce qui était un atout pour sa carrière de mannequin moins pour les compétitions sportives, elle ne pouvait plus viser l’or, elle tentait le bronze c’était déjà ça, ces notes elles cependant restaient excellentes. Toutes les heures qu’elle passait à étudier elle ne pensait pas à sa vie, c’était une drogue.

A 17 ans elle fut diplômée majeure de sa promotion et elle gagna une excellente bourse pour l’université de ses rêves l’Université de Colorado-Boulder. Son oncle la serra dans ses bras en larme, les dettes étaient encore là et il allait falloir payer un logement, elle devrait dire adieu à son travail de mannequin, à son travail au garage, il lui faudrait trouver autre chose. Sa bourse couvrait ses frais de scolarité, mais pas le restant et pas ses dettes médicales. Ce n’était pas encore gagné, malgré son diplôme Hana ne parvint pas à sourire.
Hana s’installa à Broomfield, elle étudiait à Boulder et travaillait à Colorado Spring dans un bar bien fréquenté, beaucoup de militaire et de gens assez aisés qui lui laissait de bon pourboire si elle faisait l’effort de les charmer. Vivre à Broomfield était moins chère à 16 ans elle avait passé son permis grâce à quelques économies et au cours secrets de son oncle, elle avait une vieille caisse qui roulait encore car elle était douée pour la rafistoler, elle l’avait acheté une misère. Travail, étude et club d’athlétisme, elle faisait partie de l’équipe de son université, elle n’avait plus le temps pour le ju-jitsu, elle se contentait de s’entrainer chez elle dans son studio de 12m². Elle ne s’achetait rien de neuf, toujours le stricte nécessaire, elle était une spécialiste des coupons de réductions, des bonnes affaires, elle était presque devenue végétarienne, la radinerie était devenue un style de vie chez elle, elle ne sortait jamais avec les autres étudiants, tout son argent gagné servait à sa survie et à payer la dette de son oncle. Sa seule distraction était son lecteur de musique qu’elle écoutait tout en révisant, parfois elle dansait seule chez elle, bien que n’ayant pas beaucoup de place. Tous les dimanches elle allait à la messe, Dieu bien que cruel n’avait pas quitté son cœur, elle avait fini par pencher côté protestant à cause de son père. Elle n’était pas aussi bonne chrétienne qu’elle l’aurait aimé, mais elle n’avait pas le temps, le temps c’était de l’argent. Son premier anniversaire, ses 18 ans, elle les fêta seule, à vrai dire elle travailla, c’était une soirée comme les autres jusqu’à ce qu’elle le rencontre.

Daniel était avec ses collègues de travail ce soir-là, il fêtait une promotion pas la sienne, mais dès qu’elle le vit Hana remarqua de suite à quel point il était beau. Elle n’avait pas vraiment été intéressée par les garçons jusqu’à présent, mais sa beauté était si angélique si hors du monde, qu’il aurait fallu être aveugle pour ne pas le remarquer. 1m92 de muscle, une chevelure blonde, des yeux clairs, il ne ressemblait pas à un homme, mais à un ange, il avait un sourire adorable et son patron parce qu’il estimait qu’elle était sa plus jolie serveuse l’envoya à leur table. Hana le regarda interloquée et rougissante, son patron explosa de rire et la poussa avec une tape dans le dos. Elle respira un bon coup et s’approcha évitant le regard de ce beau géant. Elle se sentait stupide, il était juste beau. En tant que mannequin elle en avait vu des beaux garçons, elle en avait même embrassé certain, mais jamais elle n’avait été plus loin. Hana ne croyait pas au coup de foudre, pourtant son cœur s’affolait dans on poitrail, comme un oiseau en cage voulant retrouver sa liberté. Elle prit les commandes sans sa dose de charme habituel, elle était trop perturbée pour cela. Ils étaient une dizaine et la moitié lui fit du charme, pas l’ange blond qui était concentré sur un carnet de note. Curieuse elle glissa son regard dessus pour reconnaitre des chiffres familiers.

- Vous êtes aviateur ? finit-elle par lâcher malgré elle.
- Oui, répondit-il timidement en tournant son regard vert sur elle, elle frissonna, il remarqua son bracelet en argent cadeau de son frère. Constellation du télescope c’est original. Vous aimez les étoiles ?
- J’adore j’étudie en génie aéronautique et aérospatiale je voudrais travailler pour la Nasa ! lâcha-t-elle avec un enthousiasme, avant de baisser la tête rougissante, précipitamment elle rajouta. Je vais prendre votre commande plutôt que de vous ennuyer.
- La compagnie d’une jolie fille comme vous est jamais ennuyante, lança un des militaires avec un sourire dragueur. Surtout une qui aime les étoiles on pourrait t’aider.
- La ferme Butcher, lança un homme qui semblait être le plus mature du groupe. J’espère que vous y arriverez mademoiselle, je vais prendre un double whisky.

Elle balbutia un vague remerciement et se concentra sur la commande avant de disparaitre, toute la soirée elle fut à leur service, les hommes tentaient de la draguer, mais l’ainé les remettait souvent dans le droit chemin, le blond ne lui adressa plus la parole se contentant de la dévorer silencieusement du regard ce qui était encore pire. Qu’était-il en train de penser ? La soirée se termina et le lendemain le blond revint seul enfin de soirée avec un bouquet de rose rouge. Quand il s’avança vers elle, elle était tétanisée, elle remarqua le rouge de ses joues et avant même qu’il pose sa question, il semblait avoir du mal à trouver ses mots, elle répondit.

- Je veux bien un rencard.

Jamais elle n’avait été aussi audacieuse et jamais elle ne regretta cette soudaine vague de courage. Le lendemain ils dinaient ensemble à un italien, la conversation se fit bien plus naturellement qu’elle ne l’aurait jamais pensé, ils avaient tant en commun, ils terminèrent la soirée un peu éloignée de la ville en train de regarder les étoiles et comparer leurs connaissances. Son oncle le lendemain l’enguirlanda d’avoir suivi comme ça un étranger, il avait parfaitement raison, mais elle avait confiance en Daniel Breckman, c’était son nom il était sous-lieutenant dans l’armée. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle avait confiance en lui, tout était si simple entre eux.

Hana et Daniel étaient tombés amoureux en une soirée, c’était digne d’un roman ou d’un film, le genre de chose à laquelle elle ne s’attendait pas vraiment dans sa vie. Les mois qui suivirent elle qui avait oublié comment sourire, se remit à sourire et à rire. Daniel avait 8 ans de plus qu’elle, mais elle ne les voyait pas, il l’aidait pour ses cours et quand il comprit sa situation financière il lui assura qu’il l’aiderait aussi. Au départ cela la gêna et elle s’éloigna un moment, puis elle se rendit vite compte qu’il était son oxygène et quand elle le retrouva amaigri elle comprit que pour lui aussi elle était importante. Hana se rappela ce qu’était l’union d’un homme et d’une femme face à Dieu, que c’était le bonheur, mais aussi les épreuves. Elle accepta son aide et leur relation n’en devient que plus forte, il n’y avait rien de toxique comme elle l’avait craint au départ. Le métier de Daniel semblait éprouvant il partait parfois plusieurs jours, parfois plusieurs semaines, il revenait parfois blessé, il n’avait pas le droit d’en parler et elle respectait cela. Elle était un soutien psychologique pour lui, quand il était avec elle il était si souriant.

Tous deux étaient croyants et vierges, pourtant un soir ils finirent par céder à l’appel de la chair, Hana savait que c’était lui qu’elle épouserait alors peu importe elle le voulait ce fut un peu maladroit, mais définitivement un moment inoubliable, l’autre moment inoubliable fut alors qu’elle comprit qu’elle était enceinte un peu plus d’un an après le début de leur relation. Comment avaient-ils merdé autant ils utilisaient des préservatifs pourtant ? Un devait avoir craqué, cela ne pouvait être que ça, maintenant c’était trop tard, il était hors question pour elle d’avorter et pour Daniel c’était pareil, c’était leur foi, ils étaient protestants. C’était ainsi un avortement était inconsidérable autant spirituellement, qu’émotionnellement. C’était l’enfant de l’homme qu’elle aimait et le sien, elle ne pouvait pas envisager de le tuer, c’était probablement stupide elle était loin d’avoir terminé ses études. Une semaine plus tard ils se mariaient dans la plus grande des simplicités, sa belle-mère lui avait passé sa robe qu’elle avait reprise pour l’adapter à sa morphologie. La liste des invités était courte il y avait uniquement son oncle, les parents et les grands-parents de Daniel. Elle poursuivit ses études, travailla autant qu’elle put jusqu’à que cela risque trop d’influencer sa grossesse et termina sa deuxième année, elle accoucha durant les vacances d’été. Daniel et elle prirent une maison de campagne avec trois chambres, son oncle Javier vendit son garage, elle lui promit de l’aider à en racheter un, un jour, il s’installa avec eux et trouva un travail comme mécanicien à Colorado Springs.

Quelques semaines après la naissance de leur fille Othilia, Daniel lui fit une étrange proposition, elle devait s’engager dans l’armée, l’armée paierait une partie de sa dette, c’était sensé être l’argent pour ses études, mais comme sa bourse la couvrait déjà, cela paierait une partie de sa dette, presque la moitié, c’était énorme, elle devrait juste s’engager 6 ans au minimum après son master. C’était à dire dans 4 ans, sa fille ne serait qu’un bambin encore et elle risquait le front. Elle paniqua d’abord, elle n’était pas une guerrière, oui elle était sportive et faisait du ju-jitsu, mais c’était un sport de défense, elle n’avait jamais touché à d’arme. Daniel prit son visage entre ses deux mains, il lui promit qu’elle ne ferait jamais les 6 ans, qu’il lui apprendrait tout ce qu’il savait tenir une arme, les tactiques militaires la boxe et elle lui apprendrait le ju-jitsu, il lui promit que tout irait bien, qu’elle devait lui faire confiance qu’il y avait des choses qu’il ne pouvait pas lui dire, mais qu’elle ne regrettait pas de lui avoir faire confiance. Si elle lui faisait confiance dans quelques années ils n’auraient plus le moindre secret l’un pour l’autre. C’était fou songea-t-elle, c’était fou, mais elle fit confiance à Daniel et signa pour l’armée. Sa belle famille râla un peu, mais Daniel les remit à leur place. Javier son oncle lui était pétri d’angoisse et fut longtemps furieux contre Daniel, il ne voulait pas perdre sa nièce.

Daniel comme promis, lui appris à manier les armes à feu, il lui apprit la tactique militaire, elle lui apprit la boxe, ils faisaient du sport ensemble, quand il pouvait il l’aidait dans ses études, ils travaillent dur à côté, elle toujours comme serveuse, lui dans sa caserne top secrète, son oncle aussi bossait peu à peu la dette de son oncle se remboursait et sa petite chérie grandissait pleine de vie. Ils s’en sortaient doucement, mais sûrement, elle avait toujours les meilleures notes de sa promotions, Daniel et son oncle étaient fière d’elle. Elle se sentait fière d’elle. Quand elle termina majeure de sa promotion pour son master, cette fois elle était souriante, jusqu’à ce qu’elle songe que bientôt elle serait peut-être envoyée en Irak ou la guerre faisait rage, son sourire s’évanouit et elle pleura d’angoisse toute la soirée dans les bras de son époux.

Quelques jours plus tard elle partait dans une base militaire ou on l’entraina pendant trois mois, à cause de son diplôme elle serait directement sous-lieutenant, très vite quelques petits malins découvrirent son passé de mannequin et notamment ces photos en bikini, mais ce n’était pas quelques petits crétins qui la feraient craquer, la seule chose dont elle avait peur c’était le front, pas les hommes. Elle les ignora avec superbe se concentrant sur tout ce qu’on lui apprenait là aussi elle voulait être la meilleure de sa promotion. Bien sûre niveau force elle était une femme, mais elle courrait plus vite qu’eux, elle savait se défendre, elle savait déjà tirer et elle était intelligente. Elle ne s’en sortait pas trop mal, elle ne fut pas première cette fois-là juste troisième, certain c’était préparé à l’armée toute leur vie. Elle eut le droit à quelques semaines de repos qu’elle passa évidement auprès de sa famille, puis son poste tomba elle était envoyée en Irak ce qu’elle craignait le plus, elle fit une crise d’angoisse et il fallu tous les efforts de Daniel pour la calmer. Il la sortirait au plus vite, il lui promit, il l’aimait, il ne ferait jamais ça s’il ne pensait pas que ce qu’il entrevoyait pour elle n’était pas le mieux qu’elle puisse rêver. Encore une fois, sa foi en son époux acheva de la convaincre, elle retrouva son calme et deux semaines plus tard elle s’envolait en Asie avec une équipe d’hommes plus ou moins jeunes qui n’avait pas vraiment l’air ravi de devoir obéir à une femme.

Les trois années qu’elle passa en Irak, dont une année entière en guerre furent les plus compliquées de toute sa vie, mais sa débrouillardise et son sens de l’adaptation l’aidèrent à affronter tout cela. La taiseuse Hana se révéla être aussi être un sous-lieutenant autoritaire, mais juste et si au départ ses soldats parlèrent son passé de mannequin ou le fait qu’elle soit l’épouse d’un haut-gradé pour la déstabiliser, elle se montra vite inébranlable. Elle voulait revoir sa fille, son époux et obtenir ce que lui promettait ce dernier, même si elle ne savait pas encore ce que c’était, elle avait toujours été une battante et elle n’allait pas renoncer pas après tant d’effort. Elle fut parfois déstabilisée, mais le cacha, la première fois ou elle tua un homme cela la glaça, mais elle ne pouvait pas montrer ses faiblesses, on ne lui pardonnerait pas, personne n’allait être plus clément parce qu’elle était une femme bien au contraire, on guettait le moindre signe de faiblesse de sa part pour l’écarter. Le lendemain elle appela Daniel et ils parlèrent, rien ne pouvait l’aider plus que sa voix grave tentant de la comprendre et de l’apaiser. Après son frère, son père, on époux était devenu son meilleur ami, elle n’avait pas beaucoup d’ami, mais tant que Daniel était là tout irait. Le couple était fusionnel. Les morts ne furent pas ses seuls traumas, même si elle échappa au pire les militaires bourrés se permettaient souvent de lui glisser des obscénités avec parfois une main baladeuse en bonus, elle donna quelques coups de poings et ses hommes se calmèrent vite, jamais elle n’en parla à Daniel, ni à l’administration elle devait se montrer inébranlable pour espérer les meilleurs états de service. Daniel lui avait dit qu’il lui fallait l’excellence et si on la voyait comme une victime on l’écarterait. Quand elle eut sa première permission elle pleura de voir à quel point sa fille avait grandi, mais quand elle du repartir elle repartit au moins la guerre en Irak était officiellement terminée, c’était plus calme, bien qu’on les attaquât encore régulièrement. Elle reçut de nombreuses médailles pour son service, elle n’était pas particulièrement fière, mais elle les accepta. Elle avait pris tout de même plusieurs balles pour ça, dont deux avaient laissé de belles cicatrices.

3 ans plus tard on lui annonça une nouvelle affectation à Colorado Spring, quand elle annonça la nouvelle à son mari elle l’entendit pleurer de joie et quand il la retrouva à l’aéroport il l’embrassa avec passion. Plus que quelques jours et elle saurait tout de lui, lui glissa-t-il à l’oreille, il lui glissa aussi qu’il l’aimait à la folie elle lui répondit de même. Quand elle entra la première fois au SGC son regard ne put s’empêcher de tout détailler pour découvrir son secret et quand on lui annonça pourquoi elle avait été recrutée elle resta un moment muette n’arrivant pas à déterminer si c’était une blague ou non. Elle explosa de rire et on la fixa la plus sérieusement du monde, elle se stoppa et on lui fit visiter la base quand elle vit la porte ces yeux brillèrent. Intérieurement elle remercia Daniel et Dieu.  Elle demanda s’il y avait une bibliothèque et on lui sourit, on lui promit de lui envoyer par pdf tout ce qu’elle serait habilitée à lire. Elle intégra une équipe d’exploration, l'équipe SG11, pas celle de son époux évidement. Elle vécut des aventures extraordinaires et si elle n'avait jamais aimé la guerre sur Terre, elle n'avait pas peur de se défendre en cas de danger elle fini par s'habituer à cette vie pleine d'adrénaline, elle finit même pas y prendre goût. Quand le projet Aurora fut annoncé le couple fut parmi les premiers sélectionnés, c’étaient parfait, ils seraient tous les deux utiles et ils n’avaient qu’une fille intelligente comme ses parents. Toutes les dettes de son oncle étaient remboursées, elle lui avait acheté un garage et sa maison était presque complètement payée, ils partirent le cœur léger.

Quand ils furent sur Aurora et que la liaison coupa, ni Daniel, ni Hana ne paniquèrent ça avait été pareil pour Atlantis et ils étaient tous les trois, c’était l’essentiel pour eux. Les 5 mois qui suivirent furent les plus heureux de toute leur vie. C’était un rêve qui prenait vie pour eux, elle avait réalisé le rêve de son frère avec son âme sœur, elle avait une fille fantastique. Quand son époux disparut ou plutôt son vaisseau, elle sut immédiatement qu’il était mort, elle le sentait au plus profond de ses trippes son ange avait rejoint les cieux. Quand on lui annonça elle disparut, elle se cacha pour pleurer toutes les larmes de son corps, depuis qu’ils s’étaient rencontrés elle n’avait jamais imaginé sa vie sans lui, elle n’avait eu le droit qu’à 17 ans de bonheur. Le lendemain on la convoqua et on lui retira toutes ses fonctions militaires pour son bien, elle ne protesta pas et partit retourner sur ses machines oubliant sa fille. Quand cette dernière vint la trouver pour lui expliquer que Daniel était sûrement vivant, elle la fixa le regard vide, lui caressa la joue et reprit sa tâche. Elle n’avait jamais abandonné sa fille.