Revente - ft Isara

La nuit était levée depuis bientôt deux heures, lorsque je sortais enfin de notre local avec un des hommes du groupe. Nous étions à la porte arrière de l'Armassian. Il m'avait aidé à déposer tous ce que nous avions à revendre, avant qu'il n'aille se poster un peu plus loin sur une autre branche, faisant mine d'être occupé à autre chose.
J'étais passé la prévenir de ma venue la veille au matin. Nous ne venions jamais le même jour pour éviter de nous faire repérer trop facilement. Toutes nos précautions c'étaient avéré plutôt efficaces depuis toutes ces années.

Je donne trois coups sur la porte, puis deux autres. Je ne peux m'empêcher de regarder à droite et à gauche à deux reprises : le moindre bruit pouvant signifier que nous étions observer. Je vois enfin la poignet de la porte bouger. Je souris lorsque la porte s'ouvre enfin, ravie de voir le visage de la jeune femme face à moi.

- Bonsoir. Désolée on est pas en avance, problème de planification.

En effet, l'homme prévue pour m'accompagner n'était pas celui qui était venu en réalité. Il avait passé sa journée alité par un mal des plus communs, mais surtout des plus handicapant pour pouvoir faire ce qu'il devait faire ce soir. Et autant ils étaient toujours près à bosser contre un peu d'or, autant là ils avaient eu bien du mal à trouver, des histoires de couple visiblement. Kolaï ne pouvait pas être cet homme pour des questions de sécurité. Ils avaient mit un temps fou à trouver le seul disponible.

- On a pas mal de chose pour toi comme je te disais hier.

Je lui donne le sac que j'ai entre les mains depuis tout à l'heure, tout en prenant celui qu'il y avait à mes pieds. Nous ne devrions pas trop trainer. Si nous nous faisions attraper maintenant, nous prendrions cher toutes les deux.

La nuit, c'est l'heure où les meilleures affaires se font. Le jour se sont les gens bien qui viennent chez moi, des hommes, des femmes, des familles du village, mais la nuit, une autre clientèle s'invite dans ma boutique. Je met mes dernière affaire en ordre, je compte ma recette de la journée et j'attends que les futur clients de la nuit arrivent.

Un message parvenu dans la journée m'annonçait une livraison spéciale. Une vieille amie avec toujours de quoi vendre en marchandises plus ou moins honnête. Mais pour moi peut-importe la provenance, du moment que je peux le revendre et faire une plus value cela me va. Je suis une femme d'affaire avant tout. Flirter avec la légalité est donc mon lot.

Vêtue d'une robe de velours, Rohan à mes cotés, me voilà à la porte arrière de ma boutique ou la revendeuse va venir. Les minutes passent et personne... Peut-être a t'elle eu des ennuis ? La milice est plus présente que jamais ces temps-ci. Il faut dire que l'arrivée de ces étrangers met les nerfs de beaucoup à cran. Finalement, on frappe à la porte. Un sourire en coin se dessine sur mon visage. Les affaires reprennent ! J'ouvre donc. Sanna est là, aussi belle qu'à son habitude. Elle s'excuse de son retard. "Ce sont les aléas de ce genre de transactions. L'essentiel c'est que tu sois là." Rohan regarde à droite et gauche instinctivement. Comme à son habitude il fait preuve de prudence pour nous deux. Une fois assuré que tout va bien, il invite la jeune femme à entrer.

La jeune femme me donne le sac entre ses mains et attrape également celui à ses pieds. "Tout cela est bien lourds. Je vois que tu as bien travailler. Comme à mon habitude je ne poserais pas de questions. Allons nous mettre au chaud et à l'abris des yeux indiscrets."

Nous voilà à présent dans ma boutique. J'ouvre le sac et je dépose ce qu'il y a à l'intérieur sur le comptoir. Divers appareils inconnu sont là... On ne dirait pas de la technologie des ancêtres. Serait-ce des objets appartenant aux nouveaux arrivants ? "Qu'est-ce que ces objets ? Je suis curieuse de leur provenance je l'avoue. Appartiennent-ils aux nouveaux venu  ?" Sourcils levé, regard pétillants, j'attends avec impatience la réponse de mon amie.

Elle m'ouvre rapidement et je lui tends un des deux sacs avant de prendre le second pour ne pas perdre de temps à rentrer loin des regards. Son acolyte fait le tour du regard comme le mien reste à distance pour s'assurer qu'il n'y est pas d'accro. Elle m'ouvre la voix vers le comptoir et commence déjà à découvrir les merveilles qui s'y cache.

- Oui tu as deviné. Entre leur chef et les nôtres nous avons du ruser, mais après quelques semaines de travail et grâce aux charmes des filles nous avons enfin pu rentrer en contact avec les étrangers.

Tout notre groupe c'était mis en tête de réussir des affaires avec ces gens venus d'ailleurs et tout le monde était prêt à mettre du cœur à l'ouvrage et ça allait payer ce soir j'en étais convaincue.

- Bon il y a aussi du plus ordinaire, ça doit être dans le deuxième sac.

Sac que j'ouvre devant elle.

- Enfin ordinaire, tu me connais, je fais rarement les choses à moitié. Tu as quand même des objets de notre culture et des anciens, mais en majorité ça vient d'eux.

Je lui montre quelque chose qui ressemble à l'une de nos dagues mais les matières sont différentes.

- Certains ressemblent étrangement à ce que l'on fait chez nous, d'autre beaucoup moins. Regarde cette bougie.

Je sors une lampe noire, tout en longueur, comme une longue vue.

- La fille qui l'a trouvé à parlé d'une nouvelle énergie pour la manipuler. Il y a juste à appuyer la dessus!

J'appuie sur le bouton en question et une lumière jaillit de l'extrémité et on y voit comme en plein jour.

- Il y a pas mal de chose qui fonctionnent avec cette fameuse énergie dont j'ai perdu le nom. Que tes clients ne s'inquiètent pas, ce n'est pas dangereux.

Enfin une lampe en tout cas. Après je n'ai pas saisi que la dite énergie des piles n'était pas inépuisable donc je ne risque pas de le lui dire.

J'admire le savoir faire de mon amie. La ruse et le charme sont les armes les plus redoutables que les femmes possèdent et savoir s'en servir au bon moment est tout un art que Sanna maitrise à la perfection. "Je vois ça oui." Un sourire en coin se dessine sur mes lèvres alors que je pense à l'argent que va me rapporter tout ces objets dont pour la plupart je n'ai pas la moindre idée de leur utilités.

Le second sac est ouvert et en effet, les objets sont disons plus accessible à mon savoir. Je ne connais pas encore la technologie de ce nouveau peuple. J'espère au fil de mes rencontre avec eux en apprendre d'avantage et si possible très rapidement. A présent s'étendent devant moi des bijoux bien de chez nous, des artefacts laissé par nos créateurs les ancêtres et bien sur encore des objets appartenant à ce nouveau peuple. Sana me montre une de leur lampe de poche. Un des leurs m'en a déjà donné une, mais celle-ci est plus longue et plus grosse. "Ah ça je connais ! Un des leur m'en a déjà apporté une. Il s'agit d'une lampe de poche. Celle que j'ai en boutique est plus petite et de forme différente, mais elle fonctionne sur le même principe. Il faut des piles pour qu'elle fonctionne. L'homme m'en apportera pour celle que j'ai déjà."

J'examine encore plus en détails les autres objets et je tombe sur un livre. Je le prends alors en mains et je l'examine. Ayant appris leur langue durant ces derniers mois, je pus lire : "Victor Hugo ? J'imagine que si il a écrit des livres c'est qu'il doit être célèbre chez nos nouveaux amis." Je me tourne ensuite vers Rohan. "Rohan s'il te plais pourrais-tu ranger les objets commun dans le magasin ? Pour les autres, je les classerais moi même plus tard, quand je ferais les comptes pour notre amie."

Puis mon attention revient à Sanna : "En tout cas, ces étrangers vont nous rapporter une fortune ! Viens, allons trinquer ensemble à toutes les affaires que nous allons faire ce soir et à celles à venir. Je pense que je vais doubler ta prime. Les merveilles que tu m'as rapporter et que tu m'apporteras encore valent largement que je me sépare d'un peu plus de mon or que prévu." Nous allons ensuite ensemble dans mes appartements privé où je nous sers un verre de Rhum à chacune.