Camille Greco

Camille voit le jour en France, en banlieue parisienne. Il est le fruit de l’union de Lucie Lescieux et de Carmine Greco, un immigré italien de seconde génération. Son enfance est somme toute très banale. Il ne vit ni dans la pauvreté ni dans l’opulence. Sa mère est assistante commerciale dans une société de service et son père conducteur de train pour le réseau francilien. L’argent mis de côté par ses parents sert à prévoir de quoi payer ses études mais également à leur payer quelques semaines de vacances tous les ans en Sicile, à Messine, dans la petite maison familiale de son père.

Ce métissage presque invisible est important dans la vie de Camille car il est son point d’encrage pour son goût des langues. Quoi que l’italien et le français possèdent des racines très proches, il s’amuse très tôt à décortiquer ces deux langues qu’il apprend en parallèle et à les dépouiller de tout pour créer un franco-italien qui n’appartient qu’à lui. Ses vacances en Sicile lui permettront d’aborder le sicilien, un dialecte italien qui éveillera une autre curiosité chez lui et ce qui le poussera à s’intéresser aux dialectes français puis européen sans jamais cesser de s’étendre.

A l’école ses professeurs sont souvent partagés sur ses notes réelles. Ils lui reconnaissent cependant tous une forme d’intelligence précoce et rapidement ses notes plus décevantes dans les matières scientifiques sont attribuées à l’ennui qu’il éprouverait face à des exercices en dessous de son niveau intellectuel.

Pourtant, les quelques tests de QI qu’il passe à l’époque ne semble pas démontrer chez lui un réel don intellectuel et les désaccords des rapports d’experts l’entraîne dans une errance scolaire qui ne prendra fin qu’au début de son adolescence, lorsqu’un psychiatre comprend enfin de quoi « souffre » Camille. La notion de « mémoire eidétique » sera par la suite difficile à faire prendre en compte à ses professeurs mais le diagnostique lui permettra alors de dompter ce qui causait parfois chez lui des problèmes de situation dans le temps et même de tirer profit de cette capacité rare.

Mettant de côté les matières qui demandent une mise en pratique scientifique, Camille se tourne tout entier vers un amour qui n’était alors qu’un hobby : celui des langues. S’il finit son cursus scolaire avec une moyenne correcte mais pas mirobolante, il a néanmoins des facilités linguistiques indéniables et se dirige naturellement dans des études dans ce domaine après son diplôme général.

Rapidement, Camille démontre des capacités dans le domaine des langues aidées en grande partie par une mémoire qui stock les informations dès qu’elles lui apparaissent. A cette époque, et encore aujourd’hui, Camille se définit pour schématiser comme une intelligence artificielle qui « apprendrait en discutant ». Il profite ainsi d’échanges scolaires à travers l’Europe au tout départ puis l’Asie et finalement l’Amérique où il consolide ses bases linguistiques.

On pourrait croire à tort que Camille parle beaucoup de langues étrangères mais il serait plus juste de dire qu’il les comprend, même si la limite entre les deux peut sembler floue. Il n’a pas forcément un vocabulaire très développé dans la plupart des langues qu’il étudie mais il est capable de deviner le sens ou le concept d’un mot en le décortiquant, ce qui lui permet de palier à ce manque de vocabulaire s’il doit converser dans une autre langue. C’est sans doute cette méthode de travail qui le pousse à inventer parfois des mots, dans sa langue ou dans les autres… !

Les années passent, Camille décroche quelques boulots pour aider à payer ses études trop longues pour l’argent mis de côté par ses parents. Il se spécialise de plus en plus dans les langues anciennes, préférant découvrir la genèse des mots même si sa curiosité pour le côté « vivant » des langues et en perpétuel changement est sincère. Il se laisse aussi facilement hypnotiser par le puzzle que peuvent déclencher les découvertes d’écris d’une époque dont personne ne sait vraiment grand-chose et une part de lui ne peut s’empêcher de se demander si on aurait un jour pu décrypter certaines langues sans la pierre de rosette… !

Ainsi Camille se fait quelques contacts dans le milieu pas très grand des linguistes et des spécialistes en langues anciennes. Il travail sur quelques projets qui lui permettront de noircir des thèses remarquées dans le milieu académicien et lorsque l’opportunité de suivre des études aux Etats-Unis après son premier doctorat se présente, Camille n’hésite pas et fait ses adieux à ses parents en même temps que ses valises.

C’est pendant ce second cursus qu’il est contacté par le programme Porte des Etoiles et qu’il obtient une accréditation secret-défense pour travailler sur des retranscriptions rapportées de missions et étudiées dans un autre complexe que celui de la base où se trouve ladite porte.

Lorsque le projet Atlantis voit le jour, il repousse la proposition de rejoindre l’équipe afin de terminer ses études et à bien des égards, il trouve aujourd’hui que cette décision était stupide !

Lorsque le projet autour de la Galaxie d’Aurora voit le jour, Camille sait que cette nouvelle opportunité est la deuxième chance qu’il n’osait pas espérer et avec un deuxième doctorat tout frais en poche il n’hésite pas un seul instant avant d’accepter de rejoindre la base sur Athéna.

Six mois plus tard, Camille oscille entre des périodes d’euphorie devant la somme des choses à découvrir dans le domaine de la linguistique et des périodes plus moroses où ses racines personnelles lui manquent. Pourtant, s’il était en mesure de retourner sur Terre aujourd’hui, il ne le ferait pas. Camille mesure la chance qui lui est offerte d’aller au-delà de ce que ses confrères ne connaîtront jamais… Et de faire voler en éclat ses propres convictions : trouver des racines plus anciennes encore dans des langages dont il pensait tout savoir…